48                MEMOIRES DE PIERRE DE L'ESTOILE.
chée parle vol de ses soldats (0, qui pillèrent les vases / sacrés et les ornemens de l'eglise des religieuses.
Le même jour, l'ambassadeur d'Espagne donna une somme assez considérable pour la fonte de treize canons.
Le jeudy dix-septiéme jour de may, M. de Vitri 00 entra dans Paris à la tête de trois cens chevaux, que l'am­bassadeur d'Espagne se chargea de payer tous les moi*
Le jeudy dernier jour de may et fête de l'Ascension, procession generale, à laquelle assistèrent les chapitres, paroisses et convens de Paris, où furent portées toutes les reliques de Paris et de Saint-Denys, avec si grande dévotion et affluence du peuple, qu'il ne s'en étoit encore vûe de semblable. Le duc de Nemours notre gouverneur, le chevalier d'Aumale et autres seigneurs catholiques, s'y trouverent. Cette procession s'est faite à Notre-Dame (3), lesdits seigneurs ont juré, sur le grand autel de cette eglise, d'employer leurs moyens et leurs vies pour la conservation de la religion catho­lique de la ville de Paris et autres de ce royaume; avec protestation de plutôt mourir que de prêter obéissance au roi de Navarre. Le même fut fait par tous ceux qui se trouverent dans l'eglise, avec une constance mer­veilleuse.
[juin.] Le vendredi premier juin 1590, sur la necessité proposée à M. le légat par M. de Paris, fut advisé au conseil, où estoit l'ambassadeur d'Espagne,
(0 Le vol de ses soldats : L'abbaye Saint-Antoine étoit un courent de religieuses. Le cheralier d'Aumale le lirra au pillage. — (») M. de Fitri ; Louis de L'Hôpital, inarquis de Vitry. (3) A Notre-Dame : Cayet et Mézeray disent que cette procession fut faite aux Augustins. Peut-être ont-ils confondu cette procession avec celle qui fut faite le 11 mars de Ia méme année.
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